Les maisons intergénérationnelles sont-elles encore d’actualité?

Posté dans Immobilier

Avec le vieillissement constant de la population, on pourrait penser que les maisons intergénérationnelles, apparues sur le marché québécois en 1998, ont de plus en plus la côte auprès des propriétaires. Pourtant, ce créneau immobilier connaît une progression plutôt lente et demeure un phénomène marginal pour diverses raisons.

Le coût élevé

Qu’il s’agisse d’une construction neuve ou de la transformation d’une maison unifamiliale en intergénérationnelle, ce type de propriété coûte plus cher à aménager qu’une maison traditionnelle. Les incitatifs financiers sont presque inexistants. Certains programmes de rénovations offrent des subventions et quelques villes proposent un crédit sur les taxes.

En contrepartie, la maison intergénérationnelle peut représenter des avantages fiscaux, puisqu’il n’y a qu’une seule adresse de facturation pour les services, malgré les deux logements. Contrairement aux immeubles à logements, les taxes ne seront pas assujetties à certaines hausses, comme celles pour l’eau.

Les règlements municipaux

Si certaines villes n’imposent pas ou peu de réglementation particulière quant à la construction ou à l’aménagement de résidences intergénérationnelles, d’autres municipalités semblent plutôt multiplier les conditions et les exigences, freinant ainsi le développement de ce créneau. Aussi, est-il parfois plus facile de dénicher une maison unifamiliale neuve à vendre puis de la transformer que de faire construire une propriété intergénérationnelle.

La région

Si les maisons intergénérationnelles se multiplient dans les banlieues et les régions entourant la métropole, elles ne semblent pas aussi populaires dans les grandes villes, où d’autres options existent. Dans les régions les plus éloignées, le phénomène est encore plus marginal puisque, les maisons y étant plus abordables, il revient souvent moins cher de rénover et de transformer une maison que d’en faire construire une neuve.

Ainsi, pour les acheteurs de maisons intergénérationnelles, il sera beaucoup plus facile de trouver des maisons neuves à Terrebonne que sur l’île de Montréal. C’est que dans les grandes villes, les personnes âgées ou vieillissantes choisissent plus souvent la copropriété, ce qui leur permet de vivre près des quartiers centraux et des services essentiels.

Une autre formule populaire est l’achat d’un « plex ». Par exemple, dans un duplex, une famille pourrait occuper un étage et les grands-parents, l’autre étage. Ou encore, deux sœurs pourraient faire l’achat d’un triplex et vivre dans deux des logements avec leurs familles respectives alors que leurs parents occuperaient le troisième logement.

La revente

Il n’est pas facile de revendre une propriété intergénérationnelle. En moyenne, ces maisons demeurent sur le marché 20 jours de plus que les unifamiliales. La valeur un peu plus élevée de ce type de propriété a son influence, mais c’est plutôt la nature de la maison qui retarde le plus la vente. En effet, les intergénérationnelles sont faites sur mesure pour leurs occupants, elles peuvent donc avoir du mal à plaire à de nouveaux acquéreurs.

Notons enfin que si la maison intergénérationnelle ne semble pas la plus populaire auprès des acheteurs, ceux qui en achètent une la gardent souvent très longtemps. Peut-être parce qu’elle peut évoluer plus facilement avec les besoins d’une famille; si les grands-parents libèrent l’espace, les grands enfants peuvent toujours prendre leur place!